Mythes et réalités

 

Mythes et réalités

La traite humaine n'existe pas au Canada.

FAUX

Les statistiques le démontrent, aucun pays n'est épargné par cette problématique grandissante. Le Canada est à la fois un pays d'origine, de transit et de destination des victimes de traite humaine internationale, principalement à des fins d'exploitation sexuelle.

Il existe également de la traite interne au Canada. Par exemple, les proxénètes, le crime organisé ou encore les gangs de rue peuvent amener des jeunes ou des adultes à se prostituer dans différents endroits du Québec ou du Canada.

L'ampleur de ces phénomènes est très difficile à évaluer en raison de leur nature clandestine et parce que les victimes connaissent peu leur environnement et les ressources d'aide.

La traite humaine ne concerne que des femmes étrangères.

FAUX

Si des femmes vivant à l'étranger peuvent être victimes de traite et amenées au Canada, des femmes et des enfants canadiens peuvent aussi être victimes de traite internationale et de traite interne.

Certaines adolescentes, incitées à se prostituer (que ce soit par de la manipulation, de l'extorsion, de la violence ou du chantage), sont transportées d'une région à l'autre du Québec ou du Canada. Ceci est de la traite interne. D'autres sont conduites aux États-Unis ou ailleurs dans le monde, comme on peut le constater dans le film documentaire Avenue Zéro, d'Hélène Choquette. D'ailleurs, le Code criminel définit la traite comme un crime où il n'y a pas forcément de déplacement des victimes. Ainsi, un proxénète qui menace une femme ou un enfant et qui l'oblige à se prostituer pourrait se voir accuser de la traite de personne en vertu du Code criminel canadien.

Il faut être un peu naïve ou naïf pour tomber dans ces réseaux criminels.

FAUX

La tendance mondiale témoigne de l'activité croissante de groupes transnationaux du crime organisé consacrés à la traite des personnes. La traite des personnes à des fins d'exploitation sexuelle représente une gigantesque source de revenus pour les réseaux criminels. Ces derniers utilisent des méthodes variées et raffinées, comme fournir de fausses informations ou utiliser la séduction, la manipulation ou l'abus si la victime se trouve dans une situation de vulnérabilité. Pour arriver à leurs fins, ils n'hésitent pas à utiliser la coercition, l'extorsion, l'enlèvement, la violence physique ou psychologique.

Les victimes de la traite ne tentent pas de fuir le proxénète. Donc elles choisissent de travailler pour lui.

FAUX

Il est vrai que certaines femmes ne tentent pas de fuir le réseau criminel qui les exploite sexuellement et qui leur a permis de rentrer dans un pays. Plusieurs raisons peuvent justifier ce comportement. Mais, aucune de ces raisons ne doit être confondue avec un consentement.

Certaines femmes sont leurrées jusqu'à leur arrivée au Canada. Par exemple, on leur fait miroiter un travail à l'arrivée. Une fois à destination, on les force à se prostituer en employant différents moyens coercitifs comme la manipulation, la violence ou le système de la «dette». Parfois, ces femmes ne parlent pas suffisamment la langue pour s'adresser à des ressources d'aide et beaucoup craignent les services policiers à cause de leur statut clandestin.

Plusieurs femmes tentent de fuir et subissent alors des violences physiques extrêmes dans le but de les rendre plus «dociles». D'autres n'ont aucune idée de l'endroit où elles se trouvent et où elles sont séquestrées. Certaines craignent également que leur famille, au Québec ou ailleurs dans le monde, subisse les représailles des proxénètes.

La plupart du temps, les femmes victimes de la traite ne fuient pas le réseau criminel à cause de raisons associées à la peur. Il est donc faux de croire qu'elles consentent parce qu'elles n'ont pas tenté de fuir.

La prostitution n'est pas une forme d'exploitation sexuelle.
Puisque les filles et les femmes choisissent de se prostituer, la prostitution n'est pas une forme d'exploitation sexuelle.

FAUX

Selon le Conseil du statut de la femme, et plusieurs groupes et personnes féministes dont les centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), la prostitution représente une forme de violence principalement faite aux femmes, aux adolescentes et aux fillettes, mais implique aussi des hommes, des adolescents et des garçons. La prostitution relève de l'exploitation sexuelle des femmes et ne peut, en aucune manière, être considérée comme un travail légitime ou comme une façon acceptable d'accéder à l'autonomie économique.

Le mythe selon lequel la prostitution est le plus vieux métier du monde repose sur l'idée que la sexualité masculine est incontrôlable. En fait, la sexualité se trouve largement modulée par la culture et diverses façons existent pour combler ses pulsions sexuelles.

Ce mythe sert à renforcer l'idée que la prostitution est inévitable et qu'il ne sert à rien de chercher à la combattre.

Rappelons qu'il était autrefois difficile d'imaginer bannir le système esclavagiste, considéré comme naturel, voire même essentiel au développement des sociétés dites civilisées. Plus récemment, il était impensable de lutter contre la violence conjugale et contre les discriminations à l'égard des femmes. S'il est vrai que nous n'avons pas encore réussi à éliminer ces injustices, qui oserait prétendre aujourd'hui que ces luttes sont inutiles?

 

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